Mondiaux de Mendrisio – Elites – Evans s’impose et sauve sa saison

Posté le 29/09/2009 à 0 h 23 min par dans Championnats du Monde

L’australien Cadel Evans est devenu le premier australien champion du monde Dimanche à Mendrisio en Suisse. Parti seul avant la dernière difficulté du parcours, il a parfaitement résisté au retour des poursuivants. Il endosse le maillot arc-en-ciel de champion du monde qu’il arborera fièrement jusqu’aux prochains mondiaux qui auront lieu chez lui en Australie.

Le réveil du champion

Avec cette splendide victoire acquise par l’offensive alors même que Evans a longtemps été critiqué pour son manque d’initiative dans les courses, le coureur de l’équipe Silence conclut de jolie manière sa saison en demi-teinte illustrée par un Tour de France catastrophique alors même qu’il y venait pour jouer la victoire.
Sur la Vuelta au mois de Septembre, il avait bien réagi et pris la troisième place du classement final prouvant qu’il ne fallait pas l’enterrer.

Son parcours pro

Ancien Vététiste, il a couru notamment pour l’équipe Volvo – Cannondale, Evans a toujours été brillant en montagne et sur les étapes ardues dans les grands Tours dont il a fait sa spécialité. Il est enseuite passé par les équipes Mapei, T-Mobile puis a rejoint les rangs de Lotto.

Espérons que ce nouveau statut de champion du monde lui permette de passer un palier supplémentaire pour enfin s’imposer dans un grand Tour.
La victoire acquise au panache Dimanche montre clairement qu’il a l’étoffe des plus grands champions. Celui qui était jusqu’à samedi soir régulièrement surnommé le Poulidor des temps modernes ou encore le loser, abonné aux places d’honneur dans les grands Tours, risque bien de changer, de progresser dans les esprits de ses détracteurs, fort de cette reconnaissance arc-en-ciel.

L’attaque

Evans a conquis sa belle victoire en attaquant seul.
Profitant du gros travail des italiens et de Cancellara en tête de la course, ces derniers ayant réduit de fait le peloton à un groupe composé de quelques unités parmi lesquelles on comptait les meilleurs, soit Cunego, Valverde, Sanchez notamment, Evans est parti en contre, seul et n’a pu être repris dans la dernière ascension.

Mettant ses qualités de rouleurs à contribution, Evans ne s’est pas retourné et a franchi la ligne sans même prendre le temps de savourer, envoyant deux baisers de chaque côté de la route après avoir franchi la ligne, sans même avoir freiné.

Il termine devant Alexandr Kolobnev de l’équipe de Russie qui devient lui aussi un habitué des places d’honneur puisqu’il avait déjà été le dauphin de Paolo Bettini en 2007 aux mondiaux, et devant Joaquin Rodriguez pour l’équipe espagnole.

L’émotion

Très ému, l’australien a eu du mal à contenir ses larmes pendant la remise du maillot. Ses grands yeux bleus semblaient bien embrumés par la joie.

Il aura à coeur de défendre son titre l’année prochaine en Australie. Probablement même qu’il portera haut les couleurs de ce joli maillot sur un podium de grand Tour. Le Tour de France enfin ?

Du côté des déçus

Fabian Cancellara semblait le plus fort dimanche encore. Marqué de trop prêt, il a été l’épouvantail de la course. Il courrait avec une pancarte gigantesque. Dès qu’il se levait de sa selle, on allait le chercher.

L’équipe d’Espagne a d’ailleurs sûrement perdu le titre à force de trop calquer sa course sur le suisse et à force de défendre plutôt que d’attaquer, Sanchez, Valverde et Rodriguez ne faisant que suivre les attaque sans jamais en être réellement à l’origine.

Du côté des italiens, Basso a fait un très gros travail commencé par Pozatto en amont des derniers tours pour Cunego qui a sans doute été trop juste faute d’alimentation, ce dernier réclamant des gels énergétiques dans les derniers tours.
Le petit prince a été trop juste et termine 8ème.

Gilbert a réalisé une belle course mais a manqué de mordant sur le final. Il termine 6ème réglant un groupe de poursuivants au sprint.
Il a sans doute été vaincu par le parcours très dur et sélectif du jour.

Quid des français ?

L’équipe de France n’a pas démérité.
Comme prévu, les coureurs ont respecté la stratégie qui était d’attendre le bon coup et de suivre si possible.Dimitri Champion s’est montré, Christophe Riblon a longtemps été dans un bon groupe dans le final mais a ensuite explosé dans une attaque de trop d’un des prétendants à la victoire.

Quand les attaques ont fusé et que le bon coup est parti, les français n’ont pas su s’accrocher. Ils n’ont pas démérité néanmoins. On les a régulièrement vu aux avant-postes. Il leur a manqué ce petit soupçon de réussite et de force peut-être également.

A l’arrivée, le premier français est Sylvain Chavanel, il termine 29ème dans un groupe arrivé à 2 minutes 50 du vainqueur.

Revivre la fin de course

Pour revoir les 5 derniers kilomètres et la cérémonie protocolaire, vous pouvez visionner la vidéo ci-dessous enregistrée sur la Rai, en italien donc :

Le classement final

1      Cadel Evans (Australia)      6:56:26
2     Alexandr Kolobnev (Russian Federation)     0:00:27
3     Joaquin Rodriguez Oliver (Spain)
4     Samuel Sanchez Gonzalez (Spain)     0:00:30
5     Fabian Cancellara (Switzerland)
6     Philippe Gilbert (Belgium)     0:00:51
7     Matti Breschel (Denmark)
8     Damiano Cunego (Italy)
9     Alejandro Valverde Belmonte (Spain)
10     Simon Gerrans (Australia)     0:01:47
11     Fabian Wegmann (Germany)
12     Kurt-Asle Arvesen (Norway)
13     Chris Sörensen (Denmark)     0:01:59
14     Johnny Hoogerland (Netherlands)     0:02:02
15     Oscar Freire Gomez (Spain)
16     Ivan Basso (Italy)
17     Andre Fernando S. Martins Cardoso (Portugal)     0:02:44
18     Michael Barry (Canada)
19     Serguei Ivanov (Russian Federation)
20     Karsten Kroon (Netherlands)     0:02:50
21     Filippo Pozzato (Italy)
22     Leonardo Fabio Duque (Colombia)
23     Koos Moerenhout (Netherlands)
24     Sylvester Szmyd (Poland)
25     Kevin De Weert (Belgium)
26     Alexandre Vinokourov (Kazakhstan)
27     Vasil Kiryienka (Belarus)
28     Oliver Zaugg (Switzerland)
29     Sylvain Chavanel (France)
30     Ignatas Konovalovas (Lithuania)
31     Alexandre Botcharov (Russian Federation)
32     Tadej Valjavec (Slovenia)
33     Thomas Lövkvist (Sweden)
34     Sergio Miguel Moreira Paulinho (Portugal)
35     Janez Brajkovic (Slovenia)
36     Robert Gesink (Netherlands)     0:03:01
37     Miguel Angel Rubiano Chavez (Colombia)     0:03:21
38     Tom Boonen (Belgium)
39     Bert De Waele (Belgium)
40     Philip Deignan (Ireland)
41     Alessandro Ballan (Italy)
42     Daniel Moreno Fernandez (Spain)
43     Jakob Fuglsang (Denmark)     0:03:45
44     Greg Van Avermaet (Belgium)
45     Kim Kirchen (Luxembourg)     0:04:20
46     Pierrick Fedrigo (France)     0:04:29
47     Marcus Ljungqvist (Sweden)     0:05:20
48     Gorazd Stangelj (Slovenia)
49     Jussi Veikkanen (Finland)
50     José Rujano Guillen (Venezuela)

A propos de

Tombé dans le vélo à l'adolescence, je n'ai cessé de rouler depuis en essayant de constamment suivre l'actualité du monde cycliste. Je vis le vélo comme une passion, un sport et un mode de vie, chaque coup de pédale après l'autre.

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